Présentation maison en terre

Jean-François Martin  Publié le - Mis à jour le 21 juin 2019


Au bord d’un ruisseau où subsistent quelques bâtiments dont un moulin aujourd’hui restauré, le site est isolé dans un vallon encaissé donnant sur le Tarn.

Un faible ensoleillement (4 h par jour en hiver) et beaucoup d’humidité (1000 à 1200 mm de pluie par an, un ruisseau et des sources sous le terrain) n’ont nullement empêché la réalisation de cette maison en blocs de terre comprimée très agréable à vivre et ouverte sur son environnement.

maison-en-terre
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Architecture et systèmes de construction la maison en terre

Structurellement, l’habitation est composée de 4 parties indépendantes :

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Une structure métallique et une toiture en bac acier ont été implantées en premier et ont servi de parapluie pendant le chantier. C’est maintenant le toit définitif.
Les pièces d’habitations de la maison sont en blocs de terre comprimée : une longue voûte nubienne en chaînette abrite les 3 chambres et la salle de bain. La pièce à vivre, très spacieuse, est, quant à elle, constituée de 3 voûtes d’arêtes prolongées par une coupole à pendentif assurant la liaison avec la voûte nubienne.
Une serre à ossature bois orientée au Sud permet la circulation entre les différents espaces.
Des pièces annexes en terre paille créent une zone tampon au nord.


Le fait d’avoir ainsi des parties indépendantes limite les problèmes de dilatation différentielle. Tous les franchissements, dont le plus grand fait 6 m, ont été réalisés en maçonnerie de BTC (brique de terre compressée) : arcs pour les portes et fenêtres, voûtes et coupoles pour le couvrement des espaces.

La seule difficulté rencontrée au niveau de la maçonnerie a été l’intersection entre la voûte nubienne et les ouvertures (arcs avec encorbellement), la voûte créant des charges décalées lors de la construction.

La prise en compte des détails techniques, dès la conception, a permis la réalisation d’une finition simple et soignée comme le montre le schéma de principe.

Réalisation de la maison terre

La structure parapluie a permis le montage de la briqueterie à l’emplacement même de la construction et à proximité de la matière première (extraction de la terre sur le terrain, à 200 m).

Hormis la presse, tous les équipements employés lors de ce chantier proviennent du secteur agricole. Notre constructeur étant de plus cultivateur, il a pu les utiliser conjointement.

Extraction de la terre : 100 m3 de terre, composée de limon (essentiellement) et de schiste, ont été extraits sur le terrain grâce à un tractopelle acheté d’occasion.
Séchage de la terre : la structure métallique a permis de faire sécher aisément la terre, même en hiver.

Broyage de la terre : le passage de la terre dans un petit broyeur à marteaux de 380 V permet d’élever la proportion de schiste broyé et rendre ainsi la terre plus sableuse.

Malaxage de la terre : la terre sèche et foisonnée a été additionnée de 3,5% de ciment (7% pour les briques d’angle plus soumise à l’érosion).
Le mélange s’est fait dans une fosse grâce à un rotavateur monté sur le tracteur.

Compression de la terre :une Terstaram avec 3 jeux de moules a permis de produire 2 formats de blocs, à raison de 110 BTC par mélange :
- murs : 11000 BTC 29,5 x 14 x 9,5 cm
- voûte nubienne : 4100 BTC 29,5 x 14 x 7,5 cm
- voûtes d’arêtes : 14000 BTC 22 x 11 x 5 cm.

Cure humide et stockage :sous le hangar, directement à l’endroit de la future mise en oeuvre.

Maçonnerie : elle s’est faite en même temps que la production. Outre les outils classiques, 1 gabarit a été utilisé pour la voûte nubienne, ainsi que 2 piges pour les voûtes d’arêtes et la coupole.
L’essentiel de la production et de la maçonnerie a été assuré par les propriétaires.
Le chantier a été également l’occasion pour Inventerre d’organiser des stages.
Maison en terre : consommation énergétique et gestion des ressources
Chauffage : la serre au sud apporte un complément et les pièces tampon au nord renforcent l’isolation. Les voûtes ont été isolées avec des panouilles de maïs et des matelas récupérés en laine de mouton.
Une chaudière à gaz assure le chauffage des pièces par le sol (dalle Rehau, 6300 €) pour 880 € par an (y compris eau chaude sanitaire) et la cheminée permet un apport supplémentaire très chaleureux.
La capacité de stockage hygrothermique des murs en terre permet, quant à elle, de réguler la température, créant une très bonne impression de confort.
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Acoustique : Dans la pièce de vie, les voûtes et la coupole créent une ambiance sonore très particulière qu’il a fallu compenser avec des tentures murales.

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Le chauffage est utilisé avec parcimonie et concentré dans les pièces à vivre.
La même démarche est adoptée pour l’alimentation en eau qui est faite grâce à une source, un puits et la rivière et les consommations en électricité qui sont au maximum réduites : peu d’appareils électroménager, lampes basse consommation…
La maison en terre en quelques chiffres
Coût : 70.000€ (hors main d’œuvre des propriétaires)
Volume de terre : 100m3
Durée du chantier d'autoconstruction de la maison en terre : 5ans
Surface maison : 169m² habitable
Copyright l Tous droit réservés l Document et photographies réalisés par ecobâtir en partenariat avec l’association craTERRE.

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